Les membres du gouvernement, les parlementaires des groupes politiques rivalisent de réactions indignées et de promesses suite à la parution du livre Les fossoyeurs du journaliste Victor Castanet qui décrit une situation de maltraitance systémique au sein du groupe Orpéa.
Oui, ce que dénonce ce livre est scandaleux.
Non, l’exploitation du marché du grand âge n’est pas une surprise et n’est pas que le fait d’Orpéa.
L’enrichissement des groupes privés propriétaires d’Ehpad et de leurs actionnaires sur le dos des résident e s et des financements publics est de notoriété publique [1].
Non, la maltraitance institutionnelle en Ehpad n’est pas que le fait des groupes privés.
Dans les établissements publics et privés à but non lucratif aussi, des temps trop courts pour les accompagnements du quotidien (toilettes, repas, changes…), le non-respect des droits des résident e s, de leur autonomie et de leurs volontés, la quasi-absence d’animation et d’activités ont été maintes fois constatés et dénoncés par les résident e s, leurs familles, les personnel les, les missions officielles… [2], [3].
Cette maltraitance des résident e s va de pair avec une maltraitance et une souffrance importante des salarié e s mis.es dans l’incapacité d’accomplir correctement leur métier. Cela génère un turn-over des équipes et oblige au recours trop fréquent à du personnel intérimaire.
Cette situation est liée en grande partie au manque cruel de personnel et de moyens attribués aux établissements publics et privés à but non lucratif, du fait de l’insuffisance chronique de financement public des soins et de la dépendance.
Ce sous-financement de la dépendance affecte aussi les personnes âgées restées à leur domicile créant des inégalités majeures selon les revenus.
NON, lancer des contrôles et des évaluations ne changera rien sur le fond et le long terme.
Dès aujourd’hui, il faut :
- Augmenter de façon importante le nombre de professionnels travaillant auprès des résident e s dans les Ehpad publics et privés à but non lucratif, améliorer leurs conditions de travail et leurs salaires. Cela nécessite une augmentation des financements publics au niveau du soin et de la dépendance.
- Cesser tout financement public aux établissements et organismes privés à but lucratif.
- Lancer le chantier de la mise en place d’un véritable service public de la perte d’autonomie.
Groupe d’animation du SMG