Mais qui est le SMG ?

Publié le vendredi 12 février 2010, par Marie Kayser

Mais qui est le SMG ? Cette question posée récemment sur la liste Amédref a suscité des réponses qui nous ont fait tantôt sourire, tantôt grogner.
Voici la nôtre.

Le SMG est bien un syndicat, il a été le premier syndicat de médecins généralistes.
Loin de refuser la représentativité, il en avait fait la demande, mais effectivement celle-ci lui a été refusée en 1984 alors que Georgina Dufoy était ministre de Mitterrand. Cette absence de représentativité ne lui permet pas aujourd’hui de participer aux négociations conventionnelles.
Pour autant, le SMG ne se désintéresse pas de la vie conventionnelle et des conditions d’exercice du métier : dès sa création, il s’est mobilisé pour que de nouvelles conditions d’exercice du métier soient possibles et a monté des dossiers pour ce que nous appelions à l’époque : des Unités Sanitaire de Base, sœurs jumelles de ce que nous appelons aujourd’hui maisons de santé de proximité et cousines plus ou moins proches des fameuses maisons de santé pluridisciplinaires dont tout le monde parle. En juillet 1983, l’Unité Sanitaire de Base de Saint-Nazaire regroupant des soignants de trois cabinets ouvrait ses portes avec comme projet : un travail pluridisciplinaire et en coordination, un travail qui comportait non seulement une partie soins, mais aussi une partie prévention et une partie information et éducation à la santé et pour permettre ce travail une rémunération salariée. L’USB de Saint-Nazaire n’a vécu que trois ans en tant que tel, sabordée en 1986 par le gouvernement Chirac et la cinquantaine de dossier montés par le SMG dans toute la France n’ont pas pu voir le jour. Des cabinets SMG sont actuellement engagés dans la démarche de mise en place de maisons de santé de proximité.
Si le SMG a toujours revendiqué que puissent être mis en place d’autres modes de rémunération que le paiement à l’acte, il n’a jamais été partisan de les imposer à ceux qui n’en voulaient pas. L’exemple des maisons médicales belges montre bien que d’autres façons d’exercer le métier et d’autres modes de rémunération sont possibles et sont attractifs. Par ailleurs, nous sommes bien conscients qu’aucun mode de rémunération n’est idéal.
Loin d’être des OVNIS de la médecine, les membres du SMG ont toujours été, comme d’autres médecins généralistes et comme beaucoup de médecins référents, très investis dans leur métier : dans les réseaux de santé, dans l’option médecin référent, dans l’enseignement de la médecine générale, dans la formation continue indépendante et participent à différents collectifs tels que le CoMéGAS et le Formindep...

La revendication de possibilité de changement des conditions d’exercice et de rémunération est un des « pieds » du trépied de valeurs défendues par le SMG.
_ Le « 2e pied » est la défense d’une protection sociale solidaire et la réduction des inégalités sociales de santé : nous ne pouvons exercer correctement notre métier de généraliste si nos patients ne peuvent accéder aux soins dont ils ont besoin : c’est ce à quoi les généralistes se heurtent tous les jours quand leurs patients n’ont pas de complémentaire santé ou quand il n’y a pas de recours possible à des spécialistes de secteur 1 et que les patients n’ont pas les moyens de payer les dépassements. Nous ne pouvons pas non plus exercer de façon satisfaisante notre métier, quand nous voyons se dégrader l’état de santé des patients qui sont malades de causes environnementales : pathologies liées au travail, à la pollution....
Le « 3e pied » est l’indépendance professionnelle, tant vis-à-vis des industriels (du médicament et autres fournitures) que des financeurs/assureurs, quels qu’ils soient (en dehors des conventions collectives négociées avec l’Assurance maladie). Le SMG s’est toujours battu pour une formation et une information médicale indépendantes. Ce 3e pied nous a amené depuis le début de la création du syndicat à refuser la visite médicale et tout financement par l’industrie pharmaceutique. Le SMG ne vit que de l’argent des cotisations de ses adhérents.
C’est sur ce trépied de valeurs que nous basons nos actions et nos interventions et si nous participons à des élections professionnelles telles que les prochaines élections aux URPS c’est sur ce trépied de valeur que nous irons.

Par ailleurs, le SMG est à l’origine de la revue Pratiques, les cahiers de la médecine utopique http://www.pratiques.fr/ qui parait depuis 1975, revue de réflexion sur le soin et la santé, lieu de débat sur les enjeux de la médecine dans la société. Pendant longtemps, ce sont les cotisations syndicales qui ont permis l’équilibre de la revue Pratiques qui maintenant a une existence juridique autonome et a un équilibre financier précaire puisqu’elle ne vit que de ses ventes : abonnements et au numéro sans aucune subvention ni financement publicitaire

Voilà présenté pour l’essentiel qui nous sommes au SMG.
Pour en savoir plus, vous pouvez parcourir ce site et aussi acheter le N° 43 de la revue Pratiques : réécrire le soin, un pari toujours actuel : http://www.pratiques.fr/Reecrire-le-soin-un-pari-toujours.html

Marie Kayser

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