Les migrants et réfugiés, dont la situation est la conséquence de la mondialisation néolibérale et de ses guerres, montrent aux psys et aux militant.e.s qui interviennent auprès d’eux, avec eux, les effets traumatiques sur le corps et le psychisme de ces périples terribles.
Nous affirmons la nécessité absolue pour ces migrants et réfugiés d’un premier accueil, de temps long, inconditionnel. Chaque mur dressé pour clôturer hermétiquement les frontières, chaque centre de rétention ou de tri entre « bons migrants » et les autres, chaque OQTF distribuée par les commissariats, sont donc, à chaque fois, une violence de plus portée à la condition humaine. Ce sont des atteintes à la pensée humaine qui aggravent des vécus traumatiques antérieurs de nos frères et sœurs humains quelque soient leur nature.
L’USP réaffirme donc sa défense de cet accueil inconditionnel qui doit permettre le temps d’accès aux démarches administratives, juridiques, d’un hébergement et d’un accès aux soins de droit commun. Laisser les migrants à la rue est une indignité, qui bafoue les conventions de Genève. Leur criminalisation et celle de leur soutien est une évolution terrifiante de notre société.
L USP soutient et participe aux collectifs larges qui se constituent pour le défendre et organiser un véritable accueil alternatif. C’est le premier acte soignant à mettre en œuvre. Cet acte soignant est un acte militant face au déferlement des propos de haine et xénophobes qui servent de support à des campagnes électorales indignes. Elle réaffirme également que c’est le sens d’une politique de secteur psychiatrique généraliste. L’accueil, l’hospitalité, le soin sont inconditionnels. Il est impératif d’avoir à le réaffirmer.
Dr Philippe GASSER
Président de l’USP