Alors que Sénat débattait en deuxième lecture du Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et à leurs modalités de prise en charge, à Paris et dans de nombreuses régions des rassemblements se sont organisés pour faire du 15 JUIN 2011 : UNE JOURNÉE de REFUS.
Il s’agissait notamment de défendre la déclaration commune rédigée durant le week-end de Pentecôte par de très nombreux organisations, associations, collectifs et partis politiques, bien au-delà des professionnels de la psychiatrie(1).
A LILLE, La « CAGEAUZAUTRES » dont ce fut la 4e participation à une manifestation, a pu accueillir un noyau dur d’une douzaine de personnes et quelques dizaines de « visiteurs ». Les aumôniers des EPSM de la régions, des travailleurs sociaux, des infirmiers, des psychologues, des psychiatres, des usagers de passages, quelques « indignés » venus manifester leur solidarité, ont pu entrer et sortir librement de la cage. Les syndicats de psychiatres étaient pour la plupart représentés, Sud santé sociaux, quelques militants CGT, de nombreux jeunes psychiatres et psychiatres en formation étaient présents.
Dans la cage, chacun se réjouissait que la Fnapsy ait pu exprimer son opposition au passage de l’hospitalisation sous contrainte à la généralisation de la contrainte en ambulatoire sous forme de « dits soins » sans consentement, on se félicitait par ailleurs du ralliement même un peu tardif de la conférence des présidents de CME des établissements spécialisés. Toutefois, chacun regrettait que cette même conférence, sans doute par méconnaissance du mouvement d’opposition initié depuis plusieurs mois, essentiellement autour de 3 collectifs (« Les 39, »Refusons la politique de la peur« , »Mais c’est un Homme"), ait, au dernier moment, lancé un appel à la constitution de délégations le matin sur la France entière. Si quelques professionnels se sont rassemblé devant les préfectures le matin et d’autres plus nombreux l’après-midi, cela a troublé un grand nombre de professionnels ou non qui n’ont pas fait le déplacement.
Le nombre considérables de signataires de la déclaration, puisqu’il ne reste plus guère que Monsieur CANEVA et les députés et sénateurs jusqu’au boutistes pour soutenir le projet, a pu rassurer les participants, notamment les plus jeunes quand à notre capacité ultérieure à résister à la pression sécuritaire et à l’usage de cette loi.
La volonté de poursuivre le mouvement, de ne pas rester isolés était forte.
Ayant pu entendre lors des débats que cette Loi donne reconnaissance aux soignants pour...« accompagner chaque patient sur la route de sa rédemption.... » , il faut sans doute se réjouir que le modernisme du leader n’ait pas conduit ses disciples à considérer « le bûcher » comme une alternative obligée aux « dits soins » sans consentement en ambulatoire.
Pierre PARESYS Union syndicale de la Psychiatrie
Déclaration : http://www.uspsy.fr/spip.php?article1535
(1) Collectif des 39 La Nuit sécuritaire, collectif Mais c’est un Homme, collectif Refusons la politique de la peur
Advocacy France, ATTAC, Cercle de réflexion et de proposition d’actions sur la psychiatrie (CRPA), CFDT, CGT Santé Action Sociale, Coordination des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, IDEPP, FASE, Fédération nationale des Croix marine, Fondation Copernic, LDH, Les Alternatifs, », NPA, PCF, PG, PS, SERPSY, SPH, SPEP, Sud Santé Sociaux, Syndicat de la Magistrature, USP