Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

Publié le mercredi 22 décembre 2021, par SMG

Récemment, l’Autriche a décidé un confinement sélectif épargnant les vacciné·e·s. Singapour a quant à elle décidé de dérembourser les soins des patient·e·s hospitalisé·e·s pour Covid et non vacciné·e·s. En France, les non vacciné·e·s ayant besoin d’une consultation dans un établissement de santé seront bientôt refoulé·e·s. (avec la mise en place du passe vaccinal à la place du passe sanitaire). Attention : limiter les droits fondamentaux et les soins aux non vacciné·e·s n’arrêtera pas la pandémie de Covid 19. Continuons à soigner les non vacciné·e·s et refusons de les discriminer.

Toute personne infectée par la Covid doit pouvoir bénéficier efficacement de soins, qu’elle soit vaccinée ou non : conseils, isolement, surveillance ou traitements spécifiques. Empêcher l’accès aux soins et au dépistage des non vacciné·e·s ne mènera qu’à l’augmentation des contaminations.

Les structures hospitalières sont sous pression à cause de restrictions de capacités d’accueil et d’hospitalisation, organisées par les décideurs·euses depuis plusieurs années sur des bases économiques de rentabilité sans lien avec les besoins de la population. Les fermetures de lits se poursuivent sur ordre du gouvernement, alors que nous sommes en période épidémique. Et le départ des personnel·les soignant·e·s de l’hôpital qui s’opère depuis plusieurs années est dû à des causes structurelles (manque de moyens, bas salaire, heures supplémentaires non payées...). Les personnes non vaccinées ne sont pas responsables de ça. L’argument de la vaccination indispensable pour « soulager l’hôpital public » est dangereux. Les difficultés d’accès aux soins ne relèvent pas de la responsabilité des individu·e·s : ce sont les gouvernant·e·s qui dégradent les services publics.

Notre système est (encore) basé sur la mutualisation des moyens et le partage des risques. Ce qui fait par exemple qu’une personne atteinte d’un cancer du poumon n’avance pas de frais liés à sa maladie, peu importe qu’elle ait fumé, ou été exposée à l’amiante ou autre. Se désolidariser de celles et ceux qui sont malades et qui ont besoin de soins revient à détruire les fondements de Sécurité sociale de l’assurance maladie : si chacun·e est responsable de lui/elle-même, alors pas besoin de mettre dans un pot commun pour couvrir les soins de tous et toutes. Chacun·e serait alors obligé·e de payer pour son propre compte en fonction des « risques » pris au cours de la vie, auprès de systèmes assurantiels qui n’attendent que ça. Il est illusoire de croire que nous pouvons individuellement nous assurer pour des risques qui représentent des sommes astronomiques (3 000 € la journée en soins intensifs, 30 000 € certaines lignes de chimiothérapie) La police d’assurance sera salée, plus salée que la cotisation solidaire qui est versée à l’Assurance maladie aujourd’hui.

La Covid met à mal notre système de soins, mais menace aussi notre système de protection qu’est l’Assurance maladie.
Restons vigilant·e·s : non à toute discrimination dans le soin et le remboursement concernant les personnes non vacciné·e·s ! Non au pass vaccinal, en particulier dans les lieux de soins !
Oui à un véritable service public dans le soin, comme dans la protection sociale, seule garantie possible pour le droit à la santé de tous et toutes. Rendez-nous la Sécurité sociale, rendez ses moyens à l’hôpital public !


Contact : Lanja Andriantsehenoharinala : 06 68 91 41 64

Vos commentaires

  • Le 25 décembre 2021 à 08:39, par Jean-Marie GLANTZLEN En réponse à : Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

    Ma fille qui aurait eu 52 ans sous peu, après une première séance de chimio palliative sans « problème », s’est vu refuser sa deuxième chimio huit jours après au Centre Oscar Lambret de Lille parce qu’elle n’était pas injectée. On a exigé qu’elle aille passer dans l’après-midi cet inadapté test PCR pour pouvoir revenir le lendemain.

    A votre avis puis-je déposer plainte contre son oncologue et le directeur pour complicité d’application de mesures anti-constitutionnelles et anti-code de Nuremberg ?

  • Le 26 décembre 2021 à 07:32, par Jean-Marie Sonet En réponse à : Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

    J’approuve votre tribune, mais pourquoi nous infliger la lourdeur et la laideur de cette écriture prétendument « inclusive » ? Dommage...

  • Le 26 décembre 2021 à 08:34, par JPG En réponse à : Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

    Énorme merci pour ce communiqué plein de sens, d’humanité et de bienveillance.
    Ceci me réconcilie avec le monde médical.
    Même si j’ai encore beaucoup de mal à accepter que beaucoup de médecins conseillent encore ces injections aux personnes en bonne santé.

  • Le 26 décembre 2021 à 12:48, par Patrick Huet En réponse à : Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

    Je salue l’initiative des signataires de cette déclaration.
    Ce sont de vrais professionnels qui se soucient de soigner les gens, avant toute considération de nature politique qui a trop miné le champ de la médecine ces deux dernières années.
    Bravo à vous.
    Les français vous en seront toujours reconnaissants.

  • Le 27 décembre 2021 à 17:33, par Zouaidia En réponse à : Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

    Je remercie les syndicats de médecins de nous aider dans cette grande difficulté que la population Française subis et surtout les nons vaxinés bien éveillé qui suivent cette crises de pleins fouet, puisque malheureusement nous esseyons chaque jour d éveiller encore les endormis mais beaucoup ne réalisent pas encore .
    J espère que cela va bientôt s ’ARRETER , JE SUIS DE TOULOUSE 31 .
    SI VOUS POUViEZ ME RECOMMANDER UN CONFRÈRE Jj’ en serai ravie . .CORDIALEMENTfarida zouaidia .

  • Le 27 décembre 2021 à 18:01, par Cécile En réponse à : Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

    Bravo ! Éthique et vérité, voilà qui fait du bien...

  • Le 29 décembre 2021 à 09:52, par Xavier En réponse à : Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

    Bonjour,

    Je pense que la crédibilité d’un syndicat passe par la vérification de ses sources. Comment se prononcer avec autant d’assurance avant même l’adoption d’une loi dont la discussion en Commission ne fait que commencer.

    Mieux encore, le projet n’indique aucunement que les « les non vacciné·e·s ayant besoin d’une consultation dans un établissement de santé seront ... refoulé·e·s. » tel que vous l’affirmez.

    L’accès aux soins, y compris pour les malades du COVID sera toujours garanti.

    Le texte précise en l’état que le pass sanitaire tel qu’on le connait jusqu’ici demeurera suffisant pour accéder aux établissements de soin ou d’hébergement de personnes âgées dans le cadre des simples visites. Un justificatif de vaccination, le résultat d’un test négatif ou un certificat de rétablissement du Covid-19, permettront ainsi à tous, visiteurs, malades ou soignants, d’accéder à ces lieux.

    Cet embrouillamini retire au crédit de son auteur...

  • Le 30 décembre 2021 à 23:42, par Béatrice LAFON En réponse à : Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

    Bonjour,

    Je ne suis pas membre du corps médical, simplement citoyenne « lambda », 61 ans et non vaccinée. Je tenais tout d’abord à vous remercier pour votre soutien et ensuite à apporter 3 commentaires :
    1 - Je viens d’être cas contact d’une amie, âgée de 66 ans, non vaccinée et testée positive au Covid 19 lundi 27 décembre . C’est au bout de 60 heures après son test qu’elle a été contactée par la CPAM pour lui dire qu’elle était positive et qu’elle devait prévenir son entourage. Heureusement, sa pharmacienne l’avait informée. En tant que cas contact, je n’ai eu aucune info° de la CPAM, je me suis « auto isolée », et mon test PCR (négatif) ne me sera pas remboursé, alors que j’ai pris l’initiative de le faire pour protéger mon propre entourage. De son côté, au bout de 6 jours, mon amie n’a quasiment plus de symptômes.
    2- Je suis donneuse de plasma (groupe sanguin O+) à l’EFS de mon département. A l’entrée des locaux, une affiche indiquant qu’il n’est pas nécessaire d’être vacciné pour être donneur. Si je dois aller moi même à l’hôpital, je serai refoulée. Que se passerait-il si les donneurs non vaccinés faisaient la grève du don , alors que les stocks sont au plus bas ?
    3- La pétition anti pass vaccinal qui circule sur internet depuis quelques jours a atteint aujourd’hui le million de signatures et continue d’ être signée à une vitesse plus fulgurante que la contamination par Omicron. Comment le SMG se positionnera-t-il publiquement et visiblement en cas de validation du pass vaccinal et de sa mise en place ?
    Merci d’avance pour votre lecture.

    Mme LAFON Béatrice

    -  

  • Le 4 janvier 2022 à 21:14, par Anne LM En réponse à : Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

    Merci à vous de faire en sorte que l’hôpital soit le même pour tous ! Merci de votre engagement pour l’hôpital et pour tous les malades, français ou non, vaccinés ou non. Cela devient dur pour ceux qui sont bientôt accusés de tous les maux : les non vaccinés. Bientôt, les non vaccinés seront responsables du trou de la sécu alors que les vaccins ont été payés par ce même mode de soin mutualisé. Les mots font mal et j’ai peur pour la société mais vous me redonnez un peu d’espoir. Je veux aussi vous exprimer mon soutien quand à votre demande d’augmentation des lits. C’est ainsi pour moi que nous devons gérer cette pandémie. La politique actuelle permet ainsi de cacher le délabrement de l’hôpital public et le manque de rémunération du personnel, les soignants écœurés de leur métier-passion sans parler de ceux qui ne peuvent plus travailler pour cause de suspension...
    Merci à vous de votre manifeste.
    Je vous souhaite une année 2022 étonnante où tout sera possible...

  • Le 6 décembre 2022 à 12:16, par Robert Bevan En réponse à : Continuer à accueillir et soigner les non vacciné·e·s

    Communication qui est tout à l’honneur de votre syndicat !

    J’ai l’immense chance d’avoir un médecin généraliste très intelligent qui connait bien ses patients sans les juger ad hominem.
    Ce qui fait que je dis ce que je fais à mon médecin librement parce qu’il n’a pas perdu notre relation de confiance mutuelle.
    Les discussion sont posées et ce que nous ne disons pas vaut autant que ce que nous disons.
    Mon généraliste est le seul professionnel de santé à avoir gardé ma confiance, en ces temps de folie c’est déjà un record digne d’éloges pour mon généraliste.

    Je ne suis pas inoculé par le médicament préventif de nouvelle technologie (différent d’un vaccin) dont je connais l’historique des essais de cette technologies depuis 2014. les mots ont un sens très précis.

    La donne est assez simple, la confiance étant perdue je me vois très mal mettre le pied à l’hopital même si le besoin s’en faisait sentir.
    Donc votre démarche pourrait me redonner une relative confiance si elle était massivement suivie par les professionnels de santé.

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