le Manifeste en ligne : http://www.petitions24.net/manifeste_des_medecins_solidaires
Vous trouverez la liste des premiers signataires au bas de la pétition. Pour les consulter et signer le manifeste, cliquez sur le lien ci-dessus.
Médecins, chargés de soigner, dépister, prévenir les maladies de nos patients, nous ne pouvons pas rester indifférents devant l’accroissement des mesures qui tendent à restreindre l’accès aux soins remboursés et à privatiser la sécurité sociale,
NOUS REFUTONS LA CAMPAGNE IDEOLOGIQUE RECURRENTE :
- NOUS REFUSONS que l’on déplore l’augmentation des coûts de santé dans l’un des pays les plus riches du Monde. C’est une marque de civilisation que les techniques médicales et chirurgicales progressent et soient accessibles à tous. Loin de s’en réjouir, les pouvoirs publics prennent prétexte de l’augmentation des dépenses de santé pour livrer aux assurances privées l’édifice de solidarité.
- NOUS REFUTONS l’analyse selon laquelle le déficit de la Sécurité Sociale serait dû avant tout à un excédent de dépenses et non à un manque de ressources, qui, de notoriété publique, est lié à la baisse de la masse salariale - qui creuse les inégalités - et aux dettes impayées(1).
- NOUS SOMMES SCANDALISÉS par la campagne idéologique de culpabilisation à l’égard des médecins et des malades, accusés de dépenser trop, de refuser de prendre des risques, d’être assoiffés de soins, d’examens coûteux, alors que les renoncements aux soins explosent.
- NOUS SOMMES OPPOSES aux mesures dites de « responsabilisation » qui en découlent et qui augmentent ce que chacun doit payer individuellement pour se soigner
- NOUS DENONÇONS le contrôle social de la population : La carte vitale permet des remboursements plus rapides mais sert à les individualiser et à les brouiller. Maintenant, la photo transforme les malades aux yeux des soignants en fraudeurs potentiels. Nous refusons ce dénigrement. Nous soignons des personnes dignes de respect, insérées dans une société productiviste et inégalitaire. Nous refusons que la carte vitale devienne un instrument de fichage médical de la population, inexorablement dangereux pour les libertés.
NOUS CONTESTONS LES POUVOIRS EXORBITANTS, L’AUTORITARISME des directions de la sécurité sociale et des agences régionales de santé qui ont pour caractéristique commune de ne pas être élues démocratiquement par la population.
Or, au nom d’une rentabilisation de la médecine calquée sur le secteur privé,
- elles encouragent l’envol de la pratique des dépassements d’honoraires, qui détruisent le principe du remboursement normal et égalitaire dans le cadre de la médecine conventionnée ;
- elles exigent des médecins et soignants de collaborer à la restriction de l’accessibilité aux soins, de prescrire le moins possible de médicaments remboursés, d’examens et d’arrêts de travail ;
- tandis qu’elles ferment et éloignent toujours plus les hôpitaux publics, elles y imposent le travail à « flux tendu » d’un personnel qui doit essayer de compenser par son dévouement les brèches du suivi et de l’accompagnement humain des malades.
Nous refusons l’infantilisation des médecins et soignants, récompensés ou sanctionnés voire notés, mis en concurrence sur des objectifs de rentabilité décrétés « de bonne pratique médicale »
PROFONDÉMENT ATTACHÉS
- au principe d’une médecine de qualité, égale pour tous, et d’une sécurité sociale solidaire ;
- à la relation de confiance nécessaire à la qualité des soins, menacée par la mise en opposition de la santé des gens avec la prospérité économique des structures de soins et de protection sociale ;
- à la possibilité de soigner les personnes malades, en notre âme et conscience ;
NOUS DECLARONS VOULOIR RÉSISTER AUX CONSIGNES DE RESTRICTION DE L’ACCESSIBILITÉ AUX SOINS.