Chère consœur, Cher confrère,
Nous travaillons ensemble depuis plusieurs années, en bonne coopération pour la prise en charge de nos patients.
Comme vous le savez, la récente convention, signée entre l’UNCAM et certains syndicats médicaux dans le cadre de la réforme gouvernementale de l’Assurance maladie codifie nos relations. Les taux de remboursements de vos consultations ne seront pas les mêmes si les patients viennent vous consulter directement que lorsqu’ils vous seront adressés par nous.
Nous considérons que ces mesures vont aggraver les inégalités de recours aux soins pour nos patients. Nous redoutons que le délai de rendez-vous chez vous ne soit plus long pour ceux que nous vous adresserons, et que le recours aux consultations spécialisées ne devienne inabordable financièrement pour un grand nombre de nos patients.
Aujourd’hui déjà, nous constatons que les patients pris en charge par la CMU complémentaire rencontrent des difficultés pour consulter des spécialistes et se voient exiger le règlement de dépassements alors qu’ils ont obtenu la CMU justement en raison de leurs très faibles moyens financiers. Que les patients qui ont de faibles revenus hésitent à nous consulter, même lorsque cela nous semble indispensable pour leur santé, en raison de la participation financière qu’ils auront à prévoir. D’autres refusent l’hospitalisation pour les mêmes raisons.
Nous vous demandons de prendre en compte les réelles difficultés financières de nos patients et de leur garantir une prise en charge au meilleur taux de remboursement, qu’ils aient eu le temps ou la possibilité de nous consulter avant vous ou non.
Nous continuerons de communiquer tous les renseignements nécessaires pour faciliter la coordination des soins, et comptons sur vos courriers en retour lorsque vous aurez vu nos patients.
Merci de ne pas tomber dans les pièges de cette réforme qui vise à encourager le recours à des assurances pour les plus fortunés et au renoncement aux soins pour une part importante de la population.
Avec nos salutations confraternelles.