L’assistance Publique des Hôpitaux de Paris veut diminuer ses postes de médecins. Elle s’attaque donc aux plus « fragiles » d’entre eux : les vacataires. Ainsi la direction de l’hôpital Louis-Mourier de Colombes (Hauts-de-seine) convoque-t-elle les 10 médecins du réseau de santé ARèS92 (chacun avait une vacation, soit environ 300 euros net par mois) pour leur signifier leur licenciement.
Ce réseau de santé, l’un des plus anciens, créé en 1992, s’occupe de la prise en charge des patients vivant avec le VIH (à ce titre, il a bien déchargé l’hôpital en formant des médecins de ville), des usagers de drogue et des personnes vivant en situation précaire.
Les vacations de ces médecins (généralistes des villes avoisinantes) servaient à la coordination, aux actions de prévention, à la formation, à la recherche et à l’enseignement sur ces thématiques, dans un bassin de vie très défavorisé (le nord des Hauts-de-Seine, avec les villes de Gennevilliers, Colombes, Nanterre, Villeneuve la Garenne,…).
La suppression de ces moyens intervient alors que le gouvernement annonce l’augmentation de l’enveloppe pour les missions d’intérêt général de l’hôpital, (MIGAC).
La fin justifiant les moyens, le scandale ne s’arrête pas là. En effet, ces diminutions de postes sont assorties de chantage pour les 3 médecins du réseau travaillant par ailleurs à l’hôpital. On les menace d’un licenciement de la totalité de leur fonction, s’ils ne rendent pas cette vacation faite pour le réseau ARèS92. Or, l’une travaille à temps plein dans le service de médecine interne auprès de patients vivant avec le VIH, un deuxième travaille à mi-temps à l’Equipe Mobile de Coordination et d’Intervention auprès des Malades Usagers de Drogue (ECIMUD). Le cas de la troisième est particulier : elle est praticien hospitalier contractuelle au Centre d’IVG et de contraception, et de ce fait moins vulnérable (du fait de son statut et de la question sensible de l’IVG), mais on lui demande de renoncer à une consultation d’accès aux soins faite dans un lieu d’accueil de jour à Gennevilliers qui reçoit des personnes sans domicile fixe et exclues.
Si ces trois médecins renoncent à leur activité c’est, en plus de la perte d’une partie de la coordination des actions du réseau ARèS92 en ville, une perte dramatique de moyens pour soigner des patients fragiles, en difficulté, et en situation de plus en plus précaire. Ce qui pourtant est l’une des missions de l’hôpital…
Nb : Les médecins vont se voir offrir 2799,60 euros d’indemnités de licenciement, correspondant à 10 mois de vacations, ce qui n’aurait pas été nécessaire en cas de non renouvellement de leur contrat, à échéance dans quelques mois pour certains. Or ces contrats sont renouvelables par tacite reconduction car le besoin qui les justifie existe toujours…
Pour tout renseignement complémentaire vous pouvez contacter :
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ARèS 92
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