Depuis la fin du XXe siècle, l’informatique apparaît dans le champ de la santé comme une innovation et une avancée technologique. Largement promue par le gouvernement Macron qui appelle à un virage numérique, l’utilisation du numérique dans les soins s’est accélérée de manière effrénée avec l’épidémie de Covid.
Cette intensification récente permet de mettre en évidence des excès :
- Sur le plan technologique, la notion de sécurité et de confidentialité des données de santé est régulièrement confrontée à des affaires de failles et de fuites d’informations très confidentielles.
Est-ce que le big data est vraiment sûr ? À l’ère du tout numérique, chaque trace restera accessible aux GAFAM, assurances, banques, mais également hackers, organisations ou états malveillants. Comment pourrons-nous ainsi résister aux contraintes commerciales, mais également aux risques délictueux ou criminels ? Comment cette numérisation liée au capitalisme de surveillance pourrait-elle nous aider à sortir des logiques libérales en santé ?
- Sur le plan sécuritaire les démocraties occidentales sur le modèle des régimes les plus totalitaires utilisent massivement des données sanitaires pour le fichage et le tracing de masse. Les dispositifs comme SIDEP ou le passe sanitaire restreignent de plus en plus les libertés individuelles. L’État doit-il tout connaître de notre santé ?
- Sur le plan écologique, le recours de plus en plus fréquent à l’outil numérique, au transfert et à l’externalisation des données a un impact de plus en plus alarmant. Non seulement l’exploitation des terres rares, mais également et surtout l’énergie fossile utilisée ont un impact climatique désastreux. Alors soigner par le numérique au détriment de la santé de notre planète est-il encore pertinent ?
- Sur le plan éthique, est-il sain de faire trace de plus en plus concernant notre santé ? Alors que les patient e s atteint te s de cancer ont toujours du mal à faire valoir leur droit à l’oubli par les assurances. L’assurance maladie elle-même ne va-t-elle pas pondérer la solidarité avec des données de santé voire des comportements ?
- Enfin les conditions de travail des soignant e s sont de plus en plus impactées par la collecte de ces données. Ainsi les prises de rendez-vous en ligne, les téléconsultations se font au détriment du cœur de nos métiers qui est l’accueil et la relation de soin. Peut-on encourager un numérique en santé qui nourrit la logique de profit pourtant à l’origine de souffrances au travail et de burnouts des soignant e s ?
Beaucoup pensent que le virage numérique est déjà pris et qu’aucun retour en arrière possible. Mais n’est-ce pas imaginable ? Comment sortir de cette impasse et prendre une autre voie ? Le SMG vous invite pour son 47e congrès à participer à ces réflexions, à débattre et à faire entendre une autre voix.
PROGRAMME
Vendredi 10 décembre 2021
- 13h30 : accueil
- 14h00 - 16h00 : atelier sur l’écologie et le numérique avec ressources documentaires
- 16h - 16h30 : pause
- 16h30 - 18h30 : table ronde
intervenant es : Simon Woillet, Adrien Parrot (Interhop), préssenti Antoine Prioux (association P4pillon)
- 19h - 20h30 : auberge espagnole
- 20h30 - 21h30 : collectif DésOrdre
Samedi 11 décembre 2021
- 9h : accueil
- 9h15 - 10h45 : ateliers autour des thématiques suivantes :
e-CPS, quels enjeux ?
Mon Espace Santé, quels pièges ?
- 10h45 : pause
- 11h15 - 12h30 : plénière avec restitution des ateliers
- 12h30 - 14h : repas
Assemblée générale
- 14h - 15h15 : rapport financier et rapport d’activités
- 15h15 : pause
- 15h30 - 18h : construction du rapport d’orientation
- 19h : repas partagé au local du SMG
Dimanche 12 décembre 2021
Assemblée générale (suite)
- 9h30 accueil
- 10h - 12h : fin de l’AG (adoption des rapports et constitution du GA)
- 12h - 13h : repas sur place (on ne jette rien)
Lieu : Salle des conférences
Mairie de Malakoff,
92240 Malakoff
Entrée par le 22 bis, rue Béranger
Transport : Ⓜ ligne 13 : station Malakoff – Plateau de Vanves