Un groupe de syndicalistes, chercheurs, militants.es associatifs.ves, lance une pétition pour exiger l’arrêt des brevets sur les vaccins anti-Covid et la réquisition de leur production pour en faire un bien commun à la disposition des populations. Le SMG s’associe à cette démarche en signant la pétition et vous engage à la signer individuellement et à la diffuser https://www.wesign.it/fr/sante/brevets-sur-les-vaccins-anti-covid-stop-requisition-. Cette initiative rejoint une initiative citoyenne européenne pour que « les vaccins et les traitements anti-pandémiques soient un bien public mondial librement accessible à tous » que nous vous appelons également à signer : https://noprofitonpandemic.eu/fr/
Les questions soulevées par cette pétition et plus globalement par la situation sanitaire actuelle sont nombreuses et complexes. Elles ont entraîné au niveau du groupe d’animation du SMG de nombreux échanges. Nous vous faisons part ci-dessous de nos interrogations et analyses :
1) Le mot « pandémie » est largement employé dans les médias : nous rappelons que ce mot d’épidémiologie décrit factuellement une situation (incidence élevée d’une maladie contagieuse sur une zone géographique internationale étendue). Il est cependant actuellement utilisé par nos gouvernants pour dramatiser la situation et ouvrir le champ émotionnel de la peur, évitant ainsi de se pencher les multiples causes de cette épidémie, notamment ses causes écologiques et sociétales. En effet les inégalités de santé ont un impact important et les personnes atteintes sont surtout les plus fragiles. Barbara Stiegler et Richard Horton du Lancet parlent de « syndémie », relevant le rôle de la société dans cette situation.
2) Ces vaccins sont mis sur le marché alors que les essais cliniques ne sont pas terminés, ce qui est une situation inédite. Est-elle acceptable ? Il n’y a pas suffisamment de recul sur les effets indésirables de ces vaccins, et on constate déjà que certains vaccins ne sont pas d’une efficacité suffisante, les essais n’ayant pas été faits sur certaines populations. Les citoyen.ne.s n’ont aucun contrôle sur le type de vaccins diffusés ni pour quelles tranches de population. Le climat d’urgence ne permet pas une réflexion sereine et l’enferme dans un débat stérile de « pour ou contre », empêchant la diffusion d’informations suffisantes pour que chacun.e puisse faire son choix.. On peut donc douter du fait que les vaccins soient la seule solution de la crise.
3) Le vaccin est un moyen, associé à d’autres, pour faire face au problème de l’épidémie de Covid. Les autres moyens de lutte ne doivent pas être négligés : par exemple, on devrait aussi demander que la production de masques et appareils à oxygène soient relocalisée, réquisitionnée et gérée par l’État. Les hôpitaux publics doivent avoir les moyens de soigner tout le monde dans de bonnes conditions. Il faut cesser l’hémorragie de lits et de soignant.e.s et la marchandisation du système de santé, et réduire les inégalités sociales de santé qui rendent certain.e.s plus vulnérables. Il faut réfléchir à l’utilisation des vaccins associée aux autres moyens de lutte contre l’épidémie et à la façon dont on gère une épidémie, avec transparence et négociation avec les différents corps de métiers (restauration et bars, artistes...) et groupes de personnes concernées (étudiant.e.s, enseignant.e.s, parents d’élèves...), dont les soignant.e.s évidemment, et non dans des conseils de défense opaques et autoritaires.
4) Le fait de présenter le vaccin comme moyen central de lutte contre l’épidémie est réducteur et probablement illusoire. C’est le discours des personnalités politiques et médicales de notre pays, mais cela ne prend pas en compte les causes de l’émergence de ce virus, environnementales et de mode de vie dans un système capitaliste mondialisé contre lequel il faudrait dès maintenant prendre des mesures. Les vaccins n’éviteront pas d’autres émergences de virus, contre lesquels il faudra fabriquer d’autres vaccins, etc. si on ne s’attaque pas aux causes. En l’état actuel des connaissances et des données fournies uniquement par les industriels pharmaceutiques, penser et communiquer sur une sortie de crise par les vaccins est une supercherie.
5) La recherche sur les médicaments doit être non seulement contrôlée par les citoyen.ne.s, mais aussi totalement indépendante et son financement public. Les entreprises de production de médicaments et vaccins devraient être nationalisées, sans profits et sans brevets. Commencer par demander de supprimer les brevets est une étape, mais l’objectif serait un autre mode de production des médicaments, depuis leur conception avec une recherche financée publiquement, transparente et indépendante ; des chaînes de production nationales des médicaments et des vaccins ayant une utilité démontrée et enfin une distribution nationale et internationale sans brevets puisqu’il s’agit de biens communs de l’humanité.
Nous poursuivons la réflexion sur la question de la gestion de l’épidémie de Covid et sur les moyens qu’il faudrait mettre en œuvre de façon démocratique pour y faire face. Nous pensons que la politique du médicament en France et dans le monde nécessite qu’on s’oppose aux profits qu’elle occasionne et que l’on revendique le contrôle de cette production, de la recherche et des choix qui la sous-tendent. L’accès à des soins de qualité doit être considéré comme un bien commun pour tou
te.s les habitant e.s de cette planète. Les profits sur les produits de santé doivent donc être interdits. La lutte contre les brevets est une étape dans cette démarche, c’est pourquoi nous nous associons à cette démarche citoyenne et vous appelons à signer et faire signer cette pétition.