Communiqué du 5 juillet 2013
de la Coordination Nationale des Comités de défense des Hôpitaux et Maternités de proximité
SUR LA POLITIQUE DE SANTE
En ce début d’été, le Président de la République s’est enfin exprimé pour définir un cap en matière de politique de santé.
Si nous partageons le constat sur les conséquences dramatiques des politiques menées ces dernières années, si nous sommes satisfaits que le service public soit reconnu et que l’exigence de l’accès aux soins pour toutes et tous soit affirmé, nous déplorons les ambigüités et les non-dits et dénonçons avec force la poursuite sur le terrain des fermetures, restructurations et de la politique d’étranglement budgétaire.
S’il est envisagé de créer un outil public d’évaluation des hôpitaux, rien de concret n’est envisagé en matière de démocratie et pour donner une réelle place aux usagers.
S’il est question de démographie médicale, faute de mesures courageuses concernant la formation et la répartition des professionnels de santé, l’égalité d’accès aux soins n’est plus assurée sur tout le territoire !
Si 45 milliards d’euros d’investissement sont annoncés pour l’hôpital, rien n’est dit sur le niveau de participation de l’Etat, les établissements subissent toujours la tarification à l’activité, pire les chiffres annoncés pour l’ONDAM 2014 accentueront de fait les déficits et s’accompagneront une nouvelle fois de centaines de suppressions de postes et de restructurations !
Et aujourd’hui, nous déplorons et condamnons fermement qu’en même temps que ces annonces :
- La maternité des Lilas soit contrainte de camper devant le ministère pour obtenir un délai, aux mépris de tous les engagements pris !
- Les maternités de Vire et de Marie-Galante soient condamnées aux mépris des besoins de la population !
- Les urgences de l’Hôtel Dieu à Paris, le SMUR de Lure et d’autres SMUR de Franche Comté soient menacés de fermeture dans les prochains mois, alors que les urgences font face de manière récurrente aux afflux d’usagers et à l’engorgement !
Ne nous y trompons pas. Contrairement à ce qu’affirme Mme la Ministre de la Santé, ces fermetures ne sont pas liées à la sécurité des patients, les directeurs d’Agence Régionales de Santé, mandatés par le gouvernement, sont bien sur des gestions comptables. Il faut bien justifier sur le terrain les diminutions de lits et les fermetures, alors qu’on créé une insécurité inadmissible pour les patients !
Au vu de la gravité de la situation, nous estimons qu’il est urgent de donner les moyens à une politique de santé qui réponde aux besoins de la population sur l’ensemble du territoire nationale.
C’est pourquoi :
- Nous réitérons notre exigence d’un arrêt des fermetures et restructurations
- Nous réclamons l’instauration d’une véritable démocratie en matière de santé
- Nous demandons que les moyens financiers nécessaires soient donnés aux établissements publics de santé leur permettant de répondre aux besoins de la population, ce qui impose une revalorisation substantielle de l’ONDAM et remet en cause le financement actuel par la tarification à l’activité.
- Nous considérons que la continuité et l’amplification des mesures néfastes de la loi HPST vont durablement contribuer à la dégradation de notre système de santé et rappelons fermement que cette loin nocive doit être supprimée et non modifiée à la marge.