Transparence des liens d’intérêts
Le « prestigieux » Lancet pris en défaut
A propos d’une publication sur l’efficacité du dépistage du cancer du sein
En novembre 2011, la prestigieuse revue The Lancet publiait un article sur l’efficacité du dépistage sur la mortalité du cancer du sein signé par 41 auteurs qui déclaraient unanimement leur absence de lien d’intérêts. Parce que l’un d’eux au moins omettait de signaler les siens, The Lancet montrait la limite de son application des règles rigoureuses qu’elle impose pour maintenir la qualité de ses publications.
Une lettre à l’éditeur du 7 janvier 2012 coécrite entre autres par des membres du Formindep (1) montre qu’au moins l’un de ses 41 auteurs omettait de révéler systématiquement des liens d’intérêts majeurs à chacune de ses publications : activités lucratives pour des industries de l’imagerie médicale, détention de brevets, pdg d’une société de formation à la lecture de la mammographie, etc...
De quoi remettre sérieusement en question la crédibilité des publications qui auraient échappées à la vigilance d’une revue de prestige internationale qui se doit d’appliquer les règles strictes du Comité international des éditeurs de revues médicales, l’ICMJE (2).
« Qu’on le veuille ou non, ce qui n’est pas transparent est considéré comme biaisé, incompétent ou corrompu, jusqu’à preuve du contraire », rappelions-nous avec ces mots de R. SMITH dans un de nos tous premiers articles, Le Formindep, c’est du sérieux. Que dire maintenant si la transparence de l’information d’une revue sérieuse n’est plus contrôlée ?
En PJ :
- la lettre à l’éditeur
- le communiqué de presse des auteurs de la lettre, en français et en anglais
(1) Catherine Riva, Jérôme Biollaz, Philippe Foucras, Bernard Junod, Philippe Nicot, Jean-Pierre Spinosa
(2) http://www.icmje.org/french.pdf->http://www.icmje.org/french.pdf