Dans les suites du rapport accablant de la Cour des comptes de 2019 [1], après les carences graves et des comportements inacceptables, nous, médecins, manifestons notre opposition à l’Ordre des médecins. Nous demandons la dissolution de l’Ordre et le transfert des missions ordinales aux institutions de notre république (justice, ARS (Agences régionales de santé) , etc.).
Créé sous le régime de Vichy pour remplacer et spolier les syndicats alors interdits par Pétain, l’Ordre des médecins est une institution d’ancien régime qui n’a pas sa place dans notre démocratie.
En effet, elle s’arroge le droit de représenter tou te s les médecins, se substituant aux syndicats, alors qu’elle ne représente qu’un point de vue, souvent réactionnaire. L’Ordre s’est, entre autres, opposé à l’IVG, à l’exercice collectif et collaboratif, au tiers-payant. L’Ordre n’a rien fait pour défendre le service public hospitalier et a laissé se développer les dépassements d’honoraires, une grave source d’inégalité dans l’accès aux soins. En défendant un modèle purement libéral, il a laissé s’installer les déserts médicaux. Dans ses tribunaux d’exception, il a soutenu les employeur e s dans leurs plaintes et intimidations contre les médecins qui faisaient le lien entre la santé psychique des salarié e s et leur travail. Sous couvert de défense de la « confraternité et de l’image de la profession », il a couvert de graves faits de pédocriminalité et d’agressions sexuelles.
Ces nombreux dysfonctionnements, de sa création sous l’occupation à nos jours, illustrent les nombreux conflits d’intérêt de cette organisation corporatiste opaque (cf.le rapport de la Cour des Comptes1). Ces positionnements, aux services de certains médecins, se font souvent au détriment de la santé publique de nos concitoyen ne s.
Aujourd’hui, notre opposition à l’Ordre prend plusieurs formes (pétitions [2], tribunes [3], paiement différé des cotisation, paiement partiel avec reversement à des assos d’intérêt général, non paiement...).
Par cette opposition, nous ne réclamons pas une dérégulation complète de l’exercice médical, ce qui serait préjudiciable à la santé publique. Nous demandons en revanche un contrôle plus démocratique et plus juste du pouvoir médical. Il existe déjà des institutions et organismes publics pouvant assurer ces missions, sous réserve de leur donner les moyens humains et financiers à la hauteur. Nous désirons que soient étudiées les propositions faites pour reprendre les missions de l’Ordre dans la perspective de sa dissolution.
Nous invitons enfin chacunpétition en ligne appelant à la dissolution de l’Ordre.
e à signer laPremièr.e.s signataires :
Guillaume Getz (44)
Marie Kayser (44)
François Meuret (44)
Marion Luce (44)
Françoise Oheix (44)
Adrien Rousselle (44)
Christian Bonnaud (85)
Dominique Prime (44)