Le SMG engage les médecins généralistes à ne pas se précipiter pour demander leur qualification comme « spécialiste en médecine générale » auprès de l’ordre des médecins tant que la spécificité de notre métier ne sera pas clairement établie, reconnue et rémunérée, pour l’ensemble de ses fonctions.
La reconnaissance de la spécificité de notre métier doit en effet concerner :
1- notre formation initiale et continue, autour d’une filière universitaire organisée et complète et d’associations professionnelles totalement indépendantes de l’industrie pharmaceutique ;
2- la définition claire d’un système de santé et de soins primaires de proximité : notre fonction de médecin généraliste pourra s’y déployer en collaboration avec d’autres professionnels du soin et de la santé, pour l’ensemble de nos missions ainsi que l’enseignement et la recherche ;
3- la sortie du paiement exclusif à l’acte en est la conséquence inévitable, pour permettre la prise en compte de nos missions de service public : permanence des soins, prévention des maladies, éducation sanitaire… ;
4- une convention stable avec l’Assurance maladie doit en assurer la pérennité pour que l’ensemble de la population puisse y accéder, facteur indispensable pour réduire les inégalités de santé.
Certes, l’évolution récente de la législation et de la réglementation devrait conduire dès maintenant l’ensemble des médecins, qu’ils soient en formation ou en exercice, à recevoir les mêmes égards en ce qui concerne leur formation, leur carrière et leur rémunération. Mais cela ne peut en aucun cas se résumer à la satisfaction d’une revendication tarifaire désuète d’équivalence du type C=CS et autres avantages tarifaires conventionnels déjà accordés aux spécialistes : en ce qui concerne la rémunération, plutôt qu’un ajustement artificiel d’une lettre clé, nous demandons une « remise à plat » pour une réelle politique de revenu de l’ensemble des médecins.
Nous invitons nos collègues à ne pas céder au gouvernement pour tenter d’assurer d’autres modalités de sortie à cette crise, car :
1- les avancées concernant la filière universitaire sont totalement insuffisantes ;
2- rien ne permet de supposer que seront élaborés des dispositifs permettant la mise en place d’un véritable service de soins primaires ;
3- accepter maintenant la revalorisation du paiement à l’acte, c’est durablement empêcher l’évolution vers d’autres modes de rémunération ;
4- accepter de céder c’est favoriser à terme la disparition de la médecine générale et courir le risque de précariser encore plus une partie de la population par l’aggravation de l’accès aux soins.