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Stratégie nationale de santé… et maintenant ?

Publié le jeudi 26 septembre 2013

Le gouvernement, par la voix de Marisol Touraine, a présenté la Stratégie nationale de santé (SNS). Cette présentation reprend l’essentiel des recommandations proposées par le rapport du comité des "sages", présidé par Alain Cordier. Nous nous en félicitons, mais le gouvernement pouvait difficilement faire autrement, tant ce rapport explique et préconise comment passer d’un système d’offre de soins à un système de santé, et le pays a besoin de cette transformation. Cependant, la « feuille de route », qui accompagne le discours, n’est pas à la hauteur des enjeux.

On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace

Nous savons que les forces conservatrices sont à l’œuvre pour torpiller la réforme, en refusant l’amélioration de l’accès aux soins par la dispense d’avance des frais, en refusant l’exercice collectif coordonné des soins primaires, en refusant les nouveaux modes de rémunérations mais en favorisant les dépassements d’honoraires.... L’histoire nous a appris qu’au delà des discours de bonnes intentions, la réalité ne se nourrit pas des réalisations annoncées mais souvent n’est que le reflet des renoncements face à l’adversité.

Le gouvernement doit également craindre sa propre administration, qui par la volonté de tout contrôler, de tout évaluer, de tout maîtriser, par des procédures complexes, des appels d’offres inadéquats, casse la dynamique engagée par les acteurs de terrain.

Il nous faut sortir au plus vite des expérimentations, le projet de loi de financement de l’assurance maladie (PFLSS) doit intégrer l’extension des ces modes de rémunération à toutes les équipes qui le désirent. Le temps de l’évaluation pour l’évaluation est terminé. Le tiers payant est possible tout de suite, le problème technique n’est qu’un faux prétexte quant au problème des franchises il est facile à résoudre, il faut les supprimer puisque cette nouvelle organisation de l’offre de santé porte en elle, d’une part, la réduction des inégalités de santé et, d’autre part, les économies recherchées.

C’est au pied du mur que l’on reconnaît le maçon, c’est dans l’application rapide et concrète des recommandations proposées par le comité des « sages » que l’on reconnaîtra un gouvernement de progrès social.


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Didier Ménard : 06 07 16 57 78