L’exercice de la médecine n’est pas une compétition sportive. Même si la forme physique est sollicitée, nous n’exerçons pas nos métiers pour accomplir des performances….
Soigner, c’est être dans la relation d’aide, c’est l’accompagnement d’une personne malade vers un mieux être. La relation humaine ne peut pas disparaître derrière la comptabilité des actes bio-techniques.
La rémunération à la performance, c’est empoisonner l’acte de soigner par un conflit d’intérêt entre un malade qui n’obéirait pas aux critères requis et un médecin qui voudrait atteindre les objectifs imposés par un organisme payeur, quel qu’il soit, mais surtout s’il est privé.
Contraindre les médecins à rentrer dans cette convention c’est non seulement vouloir faire croire que le paiement à la performance contribue à améliorer la gestion des dépenses de soin, ce qui est une escroquerie, mais plus encore c’est prendre le risque de conduire de nombreux médecins sur le chemin de la corruption. Il ne faut pas remplacer le paiement à l’acte par un paiement encore plus pervers, qui transforme le « prendre soin » en une technologie normalisée mesurable par les ordinateurs du nouveau « big brother » de l’Assurance maladie.
Par ailleurs, le potentiel destructeur de l’évaluation individualisée des performances commence à être bien connu et nous y sommes confrontés dans notre exercice de soignants.
Il est possible aujourd’hui de construire un nouveau système de santé où les soignants seront rémunérés sur leur capacité à accompagner, dans un travail collectif, les personnes malades. L’amélioration des pratiques professionnelles se fera plus par la coordination des soins, la réponse aux besoins de santé de la population, la participation des citoyens à la prévention, à l’éducation.
D’autres modalités de rémunération existent comme le salariat, la capitation …. Mais l’essentiel est de définir quels sont la mission et le rôle des soignants dans la société d’aujourd’hui.
Nous nous opposons au paiement à la performance, nous savons qu’il est possible de faire autrement et nous en débattrons au cours de ce congrès.
Nous resituerons cette question dans celle plus globales de la performance et de l’évaluation dans le monde du travail.
C’est à nous tous acteurs de la santé, salariés comme libéraux, avec les citoyens, de construire ces alternatives dans un débat public ; notre congrès veut être un premier pas.
Vous êtes invités à participer à cette résistance.
Lieu des débats : Salles de la Manu, 10 bis, bd Stalingrad, 44000 Nantes
Accès tram ligne 1 : arrêt Manufacture