Gouvernement et syndicats médicaux signataires sont pris dans leurs contradictions :
- s’il satisfait son électorat médical par des augmentations tarifaires, le gouvernement prend le risque d’une intervention en juin du comité d’Alerte et d’une nouvelle baisse, peu populaire, des remboursements par l’Assurance maladie,
- s’ils n’obtiennent pas des augmentations rapides, les syndicats médicaux, qui ont promu cette convention, risquent d’être désavoués par leur base, lors des élections, fin mai, aux Unions Régionales des Médecins Libéraux.
Nous dénonçons la loi de réforme de 2004 et la convention actuelle qui en découle :
- Elles organisent la baisse de la prise en charge des dépenses de soin et une véritable usine à gaz tarifaire, avec multiplication des dépassements d’honoraires, dans une logique à la « parce que je le vaux bien ».
- L’accès aux soins pour tous est de plus en plus battu en brèche : un nouveau décret prévoit de pénaliser financièrement les patients bénéficiant de la CMU complémentaire, s’ils n’ont pas de médecin traitant.
- La filière médecine générale est de moins en moins reconnue ; les conditions d’exercice des généralistes s’aggravent et les jeunes ne veulent plus s’engager dans cette profession ; la formation professionnelle, par manque de financement public, est de plus en plus dépendante des firmes pharmaceutiques, dont le lobbying impose, par ailleurs, une politique du médicament totalement inflationniste.
Il est indispensable qu’ait lieu un débat démocratique sur l’organisation du système de soin et de santé publique (politique d’accès aux soins, de santé publique et de prévention) et sur les changements des modes d’exercice, de formation et de rémunération des professionnels de santé.
Face à l’échec des négociations conventionnelles, le SMG appelle à la mobilisation conjointe de tous ceux qui s’opposent à la privatisation progressive de notre système de soins, ambulatoire et hospitalier, et souhaitent la mise en place d’une véritable Assurance santé solidaire :
- mobilisation des sensibilités progressistes des professionnels du soin, pour créer un rapport de force et obtenir une renégociation de la convention et une amélioration des conditions d’exercice.
- mobilisation des citoyens, de leurs syndicats, des forces associatives et mutualistes, car l’avenir de notre système de soin ne peut être laissé à la seule négociation conventionnelle entre professionnels et gouvernement, représenté par le Directeur de l’Union Nationale des Caisses d’Assurance maladie.
Le SMG s’oppose aux mots d’ordre d’augmentation tarifaire unilatérale, pénalisant les citoyens, et fait des propositions alternatives pour un vrai changement dans la politique de santé de ce pays.