Le Syndicat de la Médecine Générale condamne le mot d’ordre de dépassements d’honoraires « sauvages », lancé cette fois-ci par trois syndicats de spécialistes libéraux : l’Union des Chirurgiens de France, le Syndicat national des gynécologues obstétriciens et l’Association des Anesthésistes libéraux, qui veulent faire pression pour une extension du secteur 2 : secteur à dépassement légal d’honoraires.
Le Syndicat de la Médecine Générale s’oppose à l’existence de dépassements d’honoraires qu’ils soient « sauvages » ou « légaux », car ils représentent un obstacle pour l’accès aux soins pour tous.
Les patients se heurtent à un véritable problème d’accès à des soins spécialisés, en particulier chirurgicaux et gynéco-obstétricaux, en raison de la fréquence et de l’importance des dépassements d’honoraires pratiqués dans le secteur privé. De plus, ils rencontrent des difficultés d’accès à certaines consultations et hospitalisations dans les hôpitaux publics : ceux-ci, pénalisés par les restrictions budgétaires, renvoient les patients sur le secteur privé du fait des accords de complémentarité public-privé.
L’égalité d’accès aux soins est par ailleurs remise en cause par les différentes lois et mesures gouvernementales successives qui toutes laissent une part plus importante à la charge des assurés (suppression de la prise en charge à 100 % des actes pré et post opératoires, forfait de 1 euro à la charge des patients, hausse du forfait hospitalier, mise en place d’un forfait de 18 euros sur les actes techniques lourds, attaques sur la CMU et l’AME , suppression du tiers payant lié à l’option médecin référent...).
Le Syndicat de la Médecine Générale demande :
- Une véritable politique d’égalité d’accès aux soins pour tous avec fermeture du secteur à dépassements d’honoraires, augmentation des taux de remboursement, droit généralisé au tiers-payant.
- Une véritable politique du revenu des médecins : celui-ci ne doit dépendre ni de la rentabilité des actes effectués, ni d’une multiplication abusive des actes, ni du niveau des économies faites sur le dos des patients (restrictions actuelles sur les arrêts de travail, sur la prise en charge des Affections de Longue Durée...). Des modalités de rémunération autres que le paiement à l’acte doivent enfin être rendues possibles pour les médecins qui le souhaitent.
Le Syndicat de la Médecine Générale se réjouit de la mobilisation des associations d’usagers : la politique d’accès aux soins et à la santé est un choix de société qui doit donner lieu à un débat public et ne pas rester cantonnée aux négociations des médecins avec le gouvernement et l’Assurance maladie.