Il y a dix mois le gouvernement nous annonçait un vaste plan pour sauver la Sécu !
A l’époque, nous disions que cette réforme n’avait pas pour but d’améliorer le système de soins, mais de baisser les remboursements par l’Assurance maladie, de permettre le développement des assurances complémentaires privées et de satisfaire les revendications de revenus de certaines catégories de professionnels, principalement les spécialistes, en leur permettant des dépassements d’honoraires.
Cette réforme culpabilise les assurés au lieu de poser la question des déterminants de santé et d’agir sur les conditions de vie, travail, environnement, nuisibles à la santé.
Elle développe le marchandage tarifaire avec les professionnels au lieu de prendre pour principe que l’accès aux soins est une priorité de service public et d’instaurer un véritable débat sur les modalités d’exercice, le niveau et le mode de rémunération des professionnels.
Le SMG s’inquiète des difficultés d’accès aux soins que nous constatons déjà dans notre exercice quotidien et que la nouvelle réforme aggrave.
1) Le SMG exige la possibilité de pratiquer le tiers payant et la dispense d’avance de frais. Nous savons que le tiers payant est un réel outil d’amélioration de l’accès aux soins.
2) Le SMG exige que soient publiées les listes des médecins généralistes et spécialistes en secteur 1 et en secteur 2, et celle des spécialistes secteur 2 ayant intégré le secteur optionnel à tarifs opposables pour une partie de leur activité. On sait que le nombre de spécialistes actuellement en secteur 2 rend l’accès aux spécialistes de plus en plus difficile.
3) Le SMG exige que les caisses d’Assurance maladie fassent appliquer par les médecins de secteur 1 les tarifs opposables.
4) Le SMG refuse le projet de déremboursement de 18 euros sur les actes de plus de 91 euros jusque là pris en charge à 100 % pour tous.
Cette réforme du « médecin traitant » ne met en place aucune coordination des soins entre les acteurs de premier recours (infirmières, aides soignantes, généralistes ...).
Elle éloigne l’Assurance maladie des principes de solidarité et d’accès aux soins pour tous et l’engage vers une privatisation du système de soins au profit des assurances privées et de l’industrie pharmaceutique.
Les auteurs de cette réforme n’échapperont pas à leurs responsabilités et à un bilan critique de leurs promesses non tenues.