Argumentaire : Combien et comment payer ceux qui nous soignent ?
Le Syndicat de la Médecine Générale s’est toujours opposé au paiement à l’acte des soignants, générateur d’une médecine à la chaîne, faisant fi de la globalité des situations de soins et de santé. Plus récemment, nous avons rejeté la Rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) qui s’apparente à un paiement à la performance, renforçant les motivations financières au détriment de celles humaines et menant à l’exclusion des soins – et sans les avoir averti·e·s – les patient·e·s les moins « dociles » aux normes des caisses d’assurance maladie et des leaders d’opinions.
D’autres modes de rémunérations existent en France comme à l’étranger : salariat, capitation, forfaits. Quels sont les avantages et les inconvénients de ces modes de rémunération ? Comment influent-ils sur les pratiques et les relations entre professionnel·les ? Le SMG milite contre la marchandisation de la santé, pour un changement des pratiques, orientées vers la santé communautaire, la prévention, l’éducation à la santé et la coordination des soins. Or, si nous voulons d’autres pratiques, il nous faut d’autres modes de rémunérations.
Le SMIC, 2000, 5000, 10 000, 20 000 euros ? Les disparités de revenus dans les métiers de la santé sont gigantesques. La durée des études, le temps de travail, les responsabilités et in fine le « « mérite » servent à justifier ces inégalités, et des pratiques scandaleuses de dépassements d’honoraires qui rendent les soins inaccessibles aux plus démuni·es... Pourtant le soin et la santé sont un travail d’équipe qui nécessite le travail en coordination de nombreux métiers. Le SMG se bat pour plus d’égalité dans les revenus de tous les soignants et interroge l’organisation de l’offre de soins.
Pour son 44e congrès, le SMG vous invite chaleureusement à réfléchir au mode de rémunération des soignants et à faire des propositions pour construire le système de santé solidaire de demain au service des usager.es.
Guillaume GETZ