Une grève inédite : depuis le 9 novembre 2006, à l’appel du Syndicat National des Enseignants en Médecine Générale, la quasi-totalité des médecins responsables de l’enseignement de la médecine générale et une grande majorité des enseignants maîtres de stage ont cessé leurs activités d’enseignement, d’encadrement des internes et des étudiants et leurs activités administratives universitaires. Ils ont le soutien des internes en médecine générale dont le syndicat ISNAR IMG est à l’initiative de cette manifestation du 7 décembre.
L’enjeu de ce mouvement est de taille : il concerne la qualité de la formation des médecins généralistes de demain et son adéquation à la pratique d’un métier dont la spécificité est aujourd’hui reconnue.
Depuis plus de 25 ans, les médecins généralistes enseignants ont travaillé avec acharnement pour que les futurs généralistes aient une formation qui soit adaptée à la spécificité du métier tant au niveau théorique qu’au niveau pratique, et qui se déroule aussi bien en ambulatoire auprès de médecins généralistes qu’à l’hôpital .
En septembre 2007, la première génération d’internes va pouvoir postuler aux fonctions de chef de clinique en médecine générale. Pour qu’ils puissent exercer leur activité de soin en ambulatoire dans un cabinet médical, il est légalement nécessaire que les actuels généralistes enseignants, auprès desquels ils exerceront, soient titularisés. Si les titularisations n’ont pas lieu, ces chefs de clinique exerceront leur activité de soin à l’hôpital et pourtant, ce sont eux qui formeront les futurs généralistes, alors qu’ils n’auront jamais pratiqué ce métier. Cette perspective est inacceptable.
Il est impératif que le décret d’inscription de la médecine générale au sein du conseil national des universités s’accompagne d’un véritable engagement pour l’enseignement de la médecine générale : titularisation rapide d’un nombre suffisant d’enseignants, revalorisation des Enseignants Cliniciens Ambulatoires, mise en place effective, dès les premières années de médecine, de stages chez le praticien.
A l’heure où la filière médecine générale est délaissée par les étudiants et où de nombreux généralistes quittent leurs cabinets pour d’autres fonctions ou partent en retraite, le Syndicat de la Médecine Générale rappelle qu’il indispensable que soient revues aussi les conditions d’exercice du métier de généraliste et d’organisation du système de soins.
Le devenir de la médecine générale et du système de soin et de santé concerne les soignants en exercice et en formation, mais aussi tous les citoyens : par qui seront-ils soignés demain ? Comment auront-ils accès aux soins ?
A quelques mois d’échéances politiques majeures pour notre pays, les questions de soin et de santé doivent être un des thèmes importants du débat public